Toi que je ne connais pas, je te respecte. Lorsque tu as vu ma voiture, tu ne t'es pas dit que c'était une vieille voiture moche. Lorsque tu as vu ma voiture, tu as su t'intéresser à elle. Lorsque tu as vu ma voiture, tu t'es dit qu'elle avait probablement quelque chose de spécial.

Toi que je ne connais pas, je te félicite. Tu as été plus fort que moi car je ne suis même pas sûr de savoir ouvrir ma portière sans les clés. Tu as été plus fort que les gens qui faisaient des travaux sur le quai car ils n'avaient pas pu (ou voulu ?) déplacer ma voiture qui gênait les travaux. Tu as été plus fort que la personne qui avait tenté de forcer l'autre portière il y a 3 ou 4 ans car elle n'avait réussi qu'à abîmer la serrure.

Toi que je ne connais pas, je te remercie. Il y avait des cassettes de musique qui m'emplissent de nostalgie dans la voiture et elles y sont restées. Il y avait une pièce d'un euro dans la voiture et elle y est restée. Il y avait ma voiture sur sa place de parking et elle y est restée.

Toi que je ne connais pas, je te pardonne. Après avoir fouillé à l'avant, tu n'as pas pris la peine de ramasser ce qui était par terre, mais ce n'est pas grave. Après avoir fouillé à le coffre, tu n'as pas pris la peine de remettre le siège arrière comme il faut, mais ce n'est pas grave. Après avoir fouillé la voiture, tu n'as pas pris la peine de fermer à clé la portière du passager, mais ce n'est pas grave.

Cependant, toi que je ne connais pas, je décide de ne plus te remercier, je décide de ne plus te féliciter et je décide de ne plus te respecter : tu n'as pas pris la peine d'aller jeter à la poubelle les quelques déchets de la voiture, tu n'as même pas été capable de ne pas rendre inutilisable ma serrure, tu n'as pas à entrer dans ma voiture sans avoir une raison valide ni mon accord.

Mais je te pardonne toujours, toi que je ne connais pas, parce que je te plains : soit tu es dans la nécessité de visiter les voitures, soit tu ne te rends pas compte qu'il y a mieux à faire.