Dans le monde de la recherche, il y a une chose qui est pour moi assez frustrante : pour exister, un chercheur doit publier. Beaucoup. Pas forcément avec la qualité qu'il souhaiterait. Cela colle peu avec mes tendances de perfectionniste pinailleur, d'où ma frustration.

Et pourtant, parfois, on parvient à écrire quelque chose dont on est satisfait (et non, je ne prétends pas avoir atteint ce stade ;-)). Reste à franchir la barrière de la publication, et donc la barrière des relecteurs. Voir des critiques (que l'on juge) infondées ou causées par une non-compréhension n'est pas vraiment agréable. Après un refus, et quand on voit les articles acceptés, on se demande parfois où est la logique dans la sélection, ou plutôt on se demande si la logique est réellement la qualité de la recherche.

Un petit article illustre parfaitement ce problème : We Are Sorry to Inform You ... de Simone Santini. Il s'agit en réalité des commentaires de relecteurs de six articles, des commentaires totalement négatifs. Pour des articles qui sont considérés maintenant comme des classiques ou de grandes avancées.

Pour preuve, je laisse chacun méditer sur cette conclusion d'un des commentaires cités :

Publishing this would waste valuable paper: Should it be published, I am as sure it will go uncited and unnoticed as I am confident that, 30 years from now, the goto will still be alive and well and used as widely as it is today.
Confidential comments to the editor: The author should withdraw the paper and submit it someplace where it will not be peer reviewed. A letter to the editor would be a perfect choice: Nobody will notice it there!

(L'article en question est devenu une lettre bien connue, avec un changement de titre non choisi par l'auteur.)