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Monday 15 January 2007

De la modernité du Monde

Je regarde peu les journaux télévisés, et comme de nombreuses personnes (plus en plus nombreuses, même) je tente de me tenir à jour de ce qu'il se passe dans le monde grâce aux éditions en ligne de journaux comme le Monde ou Libération, et autre journaux ayant une réputation plutôt sérieuse et avec un minimum de qualité. Depuis quelques mois, le site du Monde fournit des liens vers d'autres sites dans les articles. C'est la magie (d'autres diraient la base) du HTML. C'est souvent très utile pour avoir plus d'informations sur un point ou pour voir directement ce dont parle l'article.

L'article du Monde intitulé Au Brésil, YouTube fermé puis rouvert sous la pression du Réseau parle d'une affaire qui a eu lieu ces derniers jours. Résumé très rapide de l'affaire :

  • Daniela Cicarelli est mannequin et présentatrice à la télévision brésilienne ;
  • elle a passé de doux moments avec son compagnon sur une plage ;
  • cette scène a été filmée, puis mise en ligne sur Youtube ;
  • Daniela Cicarelli a obtenu que la vidéo soit supprimée du site, mais celle-ci a été mise à nouveau en ligne ;
  • un juge a alors décidé de faire bloquer Youtube dans l'ensemble du Brésil ;
  • les internautes brésiliens ont fait un tollé ;
  • le site a été débloqué.

Si l'on ne considère pas la décision du juge qui est un rien extrême tout en étant totalement inefficace et presque impossible à réaliser techniquement, rien de bien passionant dans tout cela. L'article du Monde relate ces faits lui aussi, en comparant à juste titre cette affaire avec l'affaire Estelle/Altern. Dans cette affaire, un internaute avec mis en ligne des photos dénudées d'Estelle Halliday (son nom à l'époque, car elle est désormais divorcée de David Halliday et mariée à un animateur), ce qui fut la cause d'un procès qui a abouti à la fermeture d'Altern.org.

Bref, un article plutôt correct et bien documenté, qui parle du problème de la responsabilité légale pour l'hébergement de contenu sur Internet. Mais voilà, cet article contient des liens directs vers la vidéo en question de Daniela Cicarelli et vers les photos dénudées d'Estelle. C'est quelque chose qui ne m'aurait pas du tout surpris si j'avais été en train de lire Paris Match ou Voici, mais dans les lignes d'un journal qui ne s'attarde généralement pas sur les histoires de la vie privée des célébrités, c'est surprenant. Pour ma part, sans vouloir censurer les choses (on peut probablement trouver la vidéo et les photos en question avec trois mots dans un moteur de recherche), j'aurais largement préféré que ces liens ne figurent pas dans cet article de ce journal car en l'occurence, je doute que les images apportent quoi que ce soit sur le fond à l'article.

Et vous, quelle réaction vous inspire la présence de ces liens ?

Sunday 14 January 2007

Définition de freedesktop.org (ou « De l'usage de freedesktop.org dans les argumentations »)

Petit extrait d'un journal, à propos du projet Tracker :

Il est fort probable qu'il vienne remplacer beagle dans ubuntu (gnome?). Il est freedesktop-compliant (non lié à un DM particulier). C'est en fait un framework complet, permettant d'y venir y stocker d'autres infos applicatives (certaines applis l'utilise déjà). Il existe déjà des frontend gtk et qt.

Une chose me dérange un peu dans ce commentaire. Et non, ce n'est pas quelque chose qui peut porter à polémique :-) C'est simplement le Il est freedesktop-compliant, qui est ensuite repris dans certains commentaires. Cela ne veut pas dire grand chose de manière générale, et dans ce cas précis, cela a encore moins de sens que généralement. Et je ne jette pas la pierre sur l'auteur de ce journal en particulier car cela arrive régulièrement que quelqu'un dise, à propos d'un projet hébergé sur les serveurs freedesktop.org, que ce projet est un projet freedesktop, donc il est super important et bien.

Pour tenter de clarifier un peu les choses, partons de ces quelques extraits de la page d'accueil de freedesktop.org :

freedesktop.org is open source / open discussion software projects working on interoperability and shared technology for X Window System desktops. [...]
freedesktop.org is building a base platform for desktop software on Linux and UNIX. [...]
freedesktop.org hosts any "on-topic" software projects. [...]
freedesktop.org is not a formal standards organization, though some see a need for one that covers some of the areas we are working on. [...]
Unlike a standards organization, freedesktop.org is a "collaboration zone" where ideas and code are tossed around, and de facto specifications are encouraged.

Bien sûr, cette page ne contient pas la vérité pure et absolue, mais elle permet d'avoir une idée de ce qu'est freedesktop.org. Ce qu'il faut retenir est que freedesktop.org est un regroupement de personnes travaillant sur différents projets liés (de près ou de loin) aux environnements de bureau et qui souhaitent collaborer et promouvoir l'interopérabilité afin d'améliorer à terme l'expérience utilisateur.

Pour des raisons d'ordre pratique, freedesktop.org offre un service d'hébergement, mais ce service n'est en rien une reconnaissance officielle des projets hébergés. Un tel hébergement signifie simplement que le projet est en rapport avec les buts de freedesktop.org (collaboration, interopérabilité, amélioration de l'expérience utilisateur). Une liste de projets hébergés sur les serveurs freedesktop.org, pas forcément à jour, est disponible. On peut notamment citer Xorg, GStreamer, D-Bus, cairo, HAL, poppler, mais il y en a encore d'autres.

En outre, un résultat de discussions entre les participants peut se trouver sous la forme d'une spécification. Une spécification n'est pas un standard, et il est tout à fait raisonnable de ne pas faire ce que recommende une spécification si l'on juge que cela n'est pas sensé (heureusement, généralement les spécifications sont sensées ;-)). Il est important de remarquer la page listant les spécifications est catégorisée, ce qui permet de voir quelles spécifications sont stables et bien acceptées, et lesquelles ne sont qu'en développement[1]. La majorité des discussions qui aboutissent à une spécification ou qui sont liées aux spécifications a lieu sur la liste de discussion xdg. Cette liste est en quelque sorte l'origine et le centre de freedesktop.org car c'est grâce à elle que les gros efforts de collaboration et d'interopérabilité ont commencé.

Petite apartée, pour ajouter un brin de confusion dans vos esprits : certaines spécifications freedesktop.org feront partie de LSB 3.2, qui elle est un standard. Donc ces spécifications seront, indirectement, des standards.

Reste une partie de la définition de freedesktop.org que je n'ai pas abordée : il s'agit de la plate-forme freedesktop.org. L'idée était de regrouper certaines bibliothèques essentielles au bon fonctionnement de la grande majorité des environnements de bureau et de les inclure dans une plate-forme freedesktop.org. Ainsi, on aurait pu dire GNOME 2.18 dépend de la plate-forme freedesktop.org 0.4 au lieu de dire GNOME 2.18 dépend de xlib 1.0, de xcursor 1.1, de fontconfig 2.4, de dbus 1.0, etc.. En gros, cela aurait simplifié quelque peu les choses d'un point de vue clarté des dépendances. Ce projet ne s'est, à ma connaissance, jamais totalement concrétisé. D'ailleurs, si une bonne âme est motivée, cela pourrait être intéressant de relancer ce projet.

Si vous avez lu jusqu'ici, vous devez désormais avoir une bonne idée de ce qu'est freedesktop.org. Revenons-en donc maintenant à l'origine de ce billet et appliquons ce que nous avons appris. Tracker est-il freedesktop-compliant ? Le seul sens que cela pourrait éventuellement avoir est que Tracker respecte les spécifications freedesktop.org (freedesktop.org specifications-compliant), plus particulièrement celles qui sont bien établies. Ceci est fortement probable, mais étant donnée la nature du projet, cela ne doit pas concerner un grand nombre de ces spécifications. En réalité, Tracker n'est pas un projet freedesktop-compliant, mais simplement un logiciel indépendant de l'environnement utilisé (et c'est ce que l'auteur du journal mentionne dans sa parenthèse).

Le prochaine fois que vous lirez quelqu'un mentionnant freedesktop.org comme argument, rappelez-vous ce qu'est freedesktop.org et demandez-vous si c'est bien fondé ou s'il s'agit d'un petit abus de langage !

Notes

[1] c'est un rien plus compliqué que cela car la page n'est pas forcément parfaitement à jour et donc tout n'est pas forcément bien catégorisé ;-)

Wednesday 10 January 2007

On the relative difficulty of languages: its/it's

A few weeks ago, I stumbled upon this quiz. I already noticed in the past that "its" and "it's" are commonly confused, but I never understood why: while I often make (pretty stupid) mistakes in English, I have difficulties understanding why this one is so common. Its[1] quite easy to know when you need "its" and when you need "it's", at least that's my feeling. I can understand that this happens to people who are not fluent in English, but I keep wondering why so many native English people are confusing "its" and "it's"...

This is probably quite similar to what we can observe in France, though: many French people can't write correct French and I know non-native French speakers who speak better than most of us :-)

Notes

[1] did you notice something is wrong? :-)

Friday 20 October 2006

Un excellent travail

Si vous êtes allés au cinéma en Europe récemment, vous avez probablement vu la nouvelle campagne de publicité de Nike. Pour les curieux qui ne les auraient pas encore vus, vous pouvez les visionner en ligne : a little less gravity et a little less hurt (visible sans flash grâce au bouton de téléchargement sur la droite). Cette campagne est visiblement bien appréciée. Et c'est mérité.

Depuis de longues années déjà, Nike ne fait presque plus la promotion de leurs produits, mais se contente d'entretenir ou de développer son image. Se contenter ne rend pas justice au travail effectué car c'est extrêmement difficile et ils parviennent à le faire avec un succès que je trouve impressionnant. Quand je regarde ces deux films publicitaires, la conclusion (peut-être naïve) à laquelle je parviens est que Nike aime le sport. Cela ne parle pas au cerveau, mais au cœur ; il ne s'agit plus d'arguments, mais d'émotions.

Deux souvenirs vont dans la même direction :

  • Notre génération a connu Jérôme Bonaldi dans NPA, présentant et analysant des publicités. Le souvenir le plus ancré dans mon esprit de ces publicités est celui d'une publicité de Nike : celle-ci montrait des sportifs amateurs et se terminait simplement sur le logo de Nike. Le nom de la marque n'était pas mentionné du tout, ni aucun produit. Et pourtant, tout le monde comprenait cette publicité.
  • Autre exemple : avez-vous vu Ce que veulent les femmes, cette comédie où Mel Gibson obtient le don/la malédiction d'entendre ce que pensent les femmes ? C'est un très bon film, qui parle aussi de la construction d'une campagne de publicité ciblée sur les femmes pour Nike. Et encore une fois, aucun produit n'était présent dans la publicité construite dans le film (qui aurait sans doute très bien fonctionné en dehors du film). L'intérêt du film, du moins dans le cadre de ce billet, était d'avoir une explication de la publicité et des intentions derrière celle-ci.

Il faut avoir une marque forte pour qu'utiliser le logo sans le nom suffise. Un autre exemple me vient à l'esprit, et on peut constater aussi que cette autre entreprise joue aussi un peu sur le domaine des émotions (avec un peu moins de succès, même si la campagne pour l'iPod était très réussie).

C'est un déclic pour moi.

Monday 25 September 2006

Citation du jour

Je me demande si nous avons affaire à de l'amateurisme ou à du machiavélisme.

Jacques M., professeur à l'université dans laquelle je travaille à propos d'une réforme proposée par l'administration de cette dernière.

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by Vincent